Auteur/autrice : mpelcat

  • J132 Lapset Mukaan Töihin Päivä

    Le 21 novembre était le jour des enfants au travail (Lapset mukaan töihin päivä). Achille est donc venu à l’université avec moi (Maxime), à Hervanta, pour voir ce qu’est une journée de travail. Dans les faits on est loin d’une journée de travail normale car tout est fait pour rendre l’exercice ludique pour les enfants. À l’arrivée à l’université les enfants sont partout, circulant dans les couloirs avec leurs parents. Bizarrement il y a aussi plein d’étudiants qui dorment dans les couloirs sur des lits de fortune, ou codant affalés sur des fauteuils. Il y avait sans doute un marathon de code ou une game jam en cours. Le tout donne une ambiance un peu foutraque bien sympathique.

    Le show d’accueil

    A 9h, le doyen accueille les enfants et leurs parents. Il porte un sweat à capuche avec l’inscription « keep cool and let the University dean handle it » et nous attend dans un amphi avec deux laborantines en tenue. Après une longue intro en finnois où je reconnais poussivement yliopisto (fac), opetayat (profs) et opiskella (étudier), les intervenants distribuent des ballons de baudruche à l’auditoire et lui demandent de les gonfler. Tous les ballons sont ensuite lancés vers la scène et le doyen s’équipe de vêtements de protection, met son chapeau de docteur, chapeau dont je parlerai dans un prochain article, et passe des ballons de baudruche dans l’azote liquide. Ils se transforment en fines galettes gelées puis, en se réchauffant, reprennent leur forme originale sans exploser. L’effet Waou est excellent et l’auditoire est captivé. Le doyen verse alors de l’eau dans l’azote liquide, provoquant une nappe de nuage de vapeur qui se répand sur le sol.

    Après cet accueil de 30 minutes, une visite en finnois de la fac est organisée mais nous n’allons rien comprendre donc nous filons dans mon bureau avec Achille car j’ai deux visios à suivre. Achille programme une carte microbit de son côté, pour faire des motifs sur un petit écran (merci pour le conseil Olivier). Nous allons ensuite au Konetalo (bâtiment des machines) pour une démonstration de robots : une tête parlante basée sur chatgpt avec un visage changeant rétro-éclairé, un tronc d’humanoïde (technologie française), et un robot spot américain de la taille d’un gros chien, qu’Achille peut piloter un moment. Les démos sont clairement à l’état de l’art, ce qui les rend particulièrement attrayantes. Nous déjeunons à la cantine puis repartons après le déjeuner pour que cela ne soit pas trop long pour Achille. À la cantine, l’employée à la caisse a sa fille sur ses genoux. Achille garde depuis un très bon souvenir de cette journée et a dit à notre départ de la fac que c’était le plus beau jour de sa vie, ce qui est significatif même si Achille utilise assez souvent cette expression. Comme souvent en Finlande, cette journée nationale montre que les enfants sont considérés comme des citoyens à part entière, et même un peu plus que cela, avec leurs vies, leurs avis et leurs envies, et que les accueillir à grande échelle dans le milieu professionnel mérite largement une petite perte temporaire de productivité.

    Il a même eu un salmiakki

  • Jour 100 Retour sur le DVV

    Pour fêter ce 100ème jour, un petit récit administratif revenant à posteriori sur le DVV et l’authentification forte. DVV (Digi- ja väestötietovirasto palvelee ou Agence des données numériques et démographiques au service des citoyens) enregistre la situation personnelle de chaque résident en Finlande. Il peut délivrer l’un des précieux sésames : le numéro personnel. C’est l’équivalent du numéro de sécu en France, mais nécessaire à beaucoup plus de choses en Finlande. Petit exemple de besoin de ce type de sésame : si vous voulez acheter un vélo sur le bon coin en France, il vous faut une adresse email pour créer votre compte et un billet de banque pour payer votre vélo. En Finlande sans authentification forte vous ne pouvez pas répondre à l’annonce sur Tori.fi (l’équivalent du bon coin). Or, seules les banques finlandaises fournissent l’authentification forte à leurs clients. Pour résumer la chaîne de besoin ici: achat de vélo <– compte Tori.fi <– authentification forte <– compte en banque finlandais* <– enregistrement DVV* <– logement en Finlande <– numéro personnel <– Enregistrement de citoyen UE à Enterfinland*. Chaque étape avec une étoile nécessite d’obtenir un rendez-vous en présentiel. La création d’un compte en banque chez Nordea par exemple prend 2 semaines après ledit rendez-vous. Quelques autres exemples nécessitant l’authentification forte : l’application de contact de l’école d’Achille, la connexion au compte informatique de l’université et le contrat d’électricité de notre appartement. Pour l’application de contact de l’école de Solal il faut attendre que la procédure d’enregistrement à DVV soit finalisée, ce qui prend… 3 à 4 mois. Ce n’est pas encore finalisé pour nous. On déclare notamment à DVV un changement d’adresse et alors la redirection de tous courriers vers cette nouvelle adresse est automatique. A suivre ces prochains mois : le service des impôts Vero, et l’enregistrement de la voiture ^^.

    Moomin est partout
    La tour de Näsinneula
  • J98 La vidange

    31/10/2025

    C’est mon premier article! (dit Maxime) Notre voiture avait besoin d’une vidange. En l’absence d’un avis précis des collègues sur un bon garagiste, j’ai consulté internet pour en trouver un à Hervanta près de l’université. Je n’ai pas appelé et m’y suis rendu directement. Il s’agit d’un garage spécialisé dans les voitures anciennes, visiblement familial, entre les arbres, et avec une cour de gravillons. A l’accueil, rempli de pièces de voitures mais aussi de jouets, l’imposante patronne a soupiré à mon premier mot d’anglais et est allée chercher son collègue mécano qui m’a listé ce qu’il comptais changer sur la voiture. Je n’ai pas tout compris mais il est souriant, semble pro et à les mains tachées de cambouis, ce qui est bon signe. La patronne prend une photo de ma plaque « ranska » et nous prenons rendez-vous deux jours plus tard.

    Les étagères de pièces et de jouets

    Quand j’arrive à l’heure dite, le mécano ouvre la porte et me fait avancer la voiture dans le bâtiment en restant devant, ce qui me semble une marque de confiance. Il me dit de prendre un café dans l’accueil, vide, et se met à travailler. Je sors mon ordi et au bout d’une demi-heure, la patronne revient avec son fils. Selon l’usage finlandais en l’absence de nécessité, elle ne me dit pas bonjour et agit comme si je n’étais pas là. Nous avons définitivement pris l’habitude de ces usages qui ont un caractère très reposant. Son fils vient cependant après quelques temps me proposer un autre café. Le mécano revient au bout de 2h durant lesquelles j’ai entendu de loin des bruits d’outils et des moteurs poussés dans leurs retranchements, des conversations, et vu le passage de quelques clients. Le mécano me dit qu’il n’y pas le bon filtre à gasoil et me demande s’il faut le changer aussi. N’ayant aucune idée du degrés de nécessité, j’affirme avec assurance qu’il faut le changer aussi. Nous prenons donc rendez-vous pour la semaine suivante. Je passe ensuite à l’accueil et la patronne détaille en russe ma facture ainsi que le remplissage du carnet d’entretien, avec traduction en temps réel à l’oral en anglais par son téléphone. La facture est correcte, et je reçois même un sac et un stylo du magasin en tant que nouveau client du garage, avec un « Tervetuloa in Finland ». Bilan de l’expérience, j’ai largement préféré cet accueil à celui d’un établissement plus moderne.

  • Est-ce que tout va passer ?

    La première interrogation face aux affaires qui doivent arriver en Finlande par le seul moyen du coffre de la voiture. Alors à grands renforts de sac vide d’air et des fameux sacs continental de papy Alain, oui, tout passe, et on voit même à travers le pare brise!

    Partir pour un an, c’est presque comme partir pour deux semaines finalement.