Dans tous les toilettes, ou presque, il y a une douchette comme celle-ci. C’est un bidet avec l’utilisation qu’on lui connaît, mais je n’ai toujours pas résolu cette question brûlante: est-ce qu’on peut vraiment l’utiliser sans sortir trempé ? À part ça, c’est utilisé aussi pour nettoyer les fesses des bébés, dans un geste acrobatique en tenant le bébé comme tu peux sur un bras au-dessus de l’évier.
Les sculptures sont sous cloches depuis début novembre.
Les passages piétons principaux sont équipés d’un boîtier avec un schéma en braille et fait tac tac tac quand c’est vert.
À partir du mois de novembre, il est recommandé de mettre des pneus spéciaux pour le gel et la neige, on a opté pour les pneus à clou Michelin (cocorico et vive Clermont-Ferrand!). Ça fait un bruit de pneus crevés quand ils roulent, c’est assez déroutant.
Photo moche mais avec un chien habillé
Les chiens sortent en manteau depuis la fin du mois d’octobre.
Ce dernier week-end avant le mois de décembre marque la fin de notre quatrième mois en Finlande. Partageons cette banalité: le temps passe aussi vite en étant expatriés.
Nous avons entamé le week-end avec le marché de Noël de l’école. L’ambiance était très chaleureuse, chaque classe réserve ou non une table, sur laquelle sont exposées les choses à vendre, tant des jouets inutilisés, des objets fabriqués que des spécialités culinaires. L’argent récolté va ensuite dans la tirelire de la classe, et sert pour des achats ou sorties en extra de la vie scolaire. Par exemple, l’an passé tous les élèves de la classe sont allés manger une glace ensemble. On a acheté une couronne de porte et un pain typiquement finlandais, un « saaristolaisleipä », confectionné par une mamie d’élève. C’est un pain légèrement sucré qu’on trouve aux repas de Noël, préparé avec de la farine de seigle, de blé, du jus d’orange, du malt, du son de blé et du sirop de sucre noir qu’on ne trouve qu’ici. Il se mange avec du fromage cottage (« raejuusto »), du beurre, du saumon fumé… Tout à fait savoureux !
Nous avons mangé des nouilles en vitesse et tout laissé en plan, pas question de sortir après 13h30 si on veut avoir un peu de lumière (pas de soleil hein, juste de la lumière) étant donné que la nuit est là à 15h30. Nous sommes désormais dans le dur du sujet lumière : le jour se lève péniblement à 9h30, puis si le temps est nuageux, sans que ce soit obscur, il fait sombre, avec un pic de lumière semblable à une journée nuageuse d’hiver en Bretagne vers midi, pour ensuite décliner jusqu’à la nuit noire à 16h. Le corps a besoin de ralentir, on le sent, c’est comme se déplacer dans l’eau: on avance mais il y a une résistance. Mais il en faut plus pour nous arrêter, nous avons acheté des saucisses, emporté des allumettes et de la brioche, direction un petit-lac-dont-on peut-faire-le-tour.
Évidemment le temps de se préparer et d’acheter des saucisses il faisait déjà presque nuit. À 16h on a voulu allumer un feu pour griller nos saucisses. Il pleut et c’est très humide, il nous faut donc trouver de l’écorce de bouleau qui brûle en toutes circonstances. Nous voilà à essayer d’arracher des lambeaux à la force de nos petits doigts. Avec quelques petits morceaux et des bûches humides savamment disposées par-dessus, ça devrait marcher, me dis-je avec confiance. Il y a trente allumettes dans la boîte. Cinq craquées et le feu prend. Puis s’éteint. Maxime part chercher le couteau dans la voiture en courant pour couper du bouleau. Pendant ce temps, même si c’est difficile de bien viser pour arracher de l’écorce avec la lumière de la lampe dans les yeux que Solal dirige vers moi à grand peine et avec Achille qui demande « combien d’allumettes il te reste maman tu vas y arriver maman je pourrai avoir deux saucisses maman je vais me faire une torche maman », je parviens à avoir un peu plus de bouleau (comme si je n’en avais pas déjà assez du boulot, hahaha) et à réinstaller mes bûches tièdes. Un bon nombre d’allumettes y passe, crac pfuit éteinte, crac pfuit éteinte… Soudain il n’en reste qu’une seule. Dans un mélange de bravade et de fierté féministe, oui, j’ai craqué la dernière, parce que c’est moi qui allume le feu ici (non mais oh). Et le feu a pris, nous permettant de griller bien tranquillou nos saucisses qui pendouillaient au bout d’un bâton trop mou presque sans les brûler, et de repartir heureux pour une marche nocturne dans nos manteaux fumés.
Le lendemain on est allés voir un championnat de skate dans une friche industrielle, où il y a aussi des ateliers d’artistes et artisans, des muraux, des graffs, un manoir avec un café où se jouait un petit concert de musique de chambre et une belle vue sur Tampere. C’était une belle sortie éclectique de bobo à Hiedanranta pour cette fin de week-end.
Un mélange de quotidien comme celui de n’importe quelle famille, désormais bien organisé mais sans être trop rempli, ce qui est peut-être la grosse différence avec notre quotidien en Bretagne, et de découvertes propres à la Finlande.
Nous vous avions laissé sur la fonte de la première neige. Depuis, il a neigé à nouveau, suffisamment pour profiter de d’une belle journée de glissades en luge.
Puis la neige a encore fondu, la ville s’est transformée en patinoire géante, on est tous tombés au moins une fois sans rien se casser, quel talent. En ce lundi matin, 1er décembre, il pleut, le réchauffement climatique, n’en déplaise aux moins convaincus, est partout, en Finlande aussi il fait trop chaud même si globalement, notre impression est que c’est une préoccupation plutôt secondaire ici.
Photo de glögi non contractuelle, les enfants ont préféré un chocolat chaud bien gourmand 😁
On a bu notre premier « glögi, un jus de fruit chaud aux épices, agrémenté de raisins secs et d’amandes. Ça réchauffe après une journée de luge et ça réconforte quand le soleil se couche à 15h30.
Maxime a été très proactif de l’aurore boréale, l’application qu’il a installée lui envoie des notifications et il a vérifié la météo tous les matins. On a cru pouvoir en voir une un soir, et puis finalement l’indice KP est descendu. Il est possible d’en voir à Tampere, mais encore faut-il faut qu’il y ait eu une éruption solaire, qu’on soit au bord de la zone orange (il y a trois zones, verte orange et rouge selon le pourcentage de chance qu’il y ait une aurore boréale) et que le ciel soit dégagé.
Il y a eu la journée nationale école-travail, pendant laquelle les enfants peuvent se rendre au travail d’un de leurs parents plutôt qu’à l’école, qui a pour ambition de donner une meilleure idée du monde du travail dès l’entrée à l’école. Les enfants sont réellement bienvenus partout, tout était organisé pour les accueillir. Achille est allé à l’Université… Mais je laisse Maxime raconter cette expérience dans un prochain article 😉.
À suivre, la face B, nos sorties du dernier week-end de novembre.
Nonni. Nous avions tellement hâte d’avoir des congères dans les rues, qu’il semblerait que nous nous soyons emballés un peu vite sur la neige qui tombait à gros flocons. Deux jours après il ne reste plus grand chose, tout juste de quoi glisser, et si on tend bien l’oreille on peut vaguement entendre nos pas crisser dans les 2 mm de neige. Je partage quand même les photos de la promenade dominicale à pikku-ahvenisto.
EnthousiasmeEnthousiasme 2Scroutch ?En haut à droite, un coin public pour faire du feu et griller des trucs. Ça sent bon!
Comme souvent lors de nos promenades, on est tombés par hasard sur une jolie curiosité, ici la maison du garde forestier a été dessinée par l’architecte Paavo Uotila puis modifiée par Wivi Lönn, une architecte Finlandaise importante et la première femme à avoir eu sa propre agence en Finlande.
Vendredi 14 novembre, le soleil est revenu! Puis en allant récupérer Solal à l’école, il s’est mis à neiger ! Autant qu’une journée de neige à Rennes, sauf que les voitures ont continué à rouler, les travailleurs ne sont pas rentrés plus tôt chez eux etc.
Petite promenade dominicale à Suomensaari, à 20 minutes de chez nous. Trois mois et demi qu’on est partis et ça y est, j’écris « chez nous », sans chercher d’autres formulation. La notion de chez soi n’est pas si évidente quand on quitte une maison, des repères, des gens qu’on aime et d’autres qu’on a simplement l’habitude agréable de croiser (la boulangère par exemple), pour s’installer dans un autre pays. Les odeurs sont différentes, la langue demande une concentration et une gymnastique des oreilles constantes, l’attention est sollicitée pour tous les déplacements en ville, on ne connaît pas grand monde… Mais on dirait qu’après trois mois, on s’est adaptés, on s’est créé de nouvelles habitudes, on connaît un peu plus de monde et des gens qu’on croise au quotidien et que désormais c’est un « chez nous ». Sur ce, compte rendu visuel de cette promenade, dans la forêt au bord du lac. Calme, fraîcheur et ciel bouché.
Le week-end dernier, on est allés à la piscine avec les copains, on a visité le musée Milavida qui avait organisé des animations pour Halloween et on a aussi découvert Tallipiha, un petit quartier de boutiques avec des ateliers d’artisans et un café. Le musée est situé dans un parc, au-dessus du blockhaus-gymnase où Achille fait du judo.
Museo Milavidaspooky
Avec la disparition progressive de la lumière du jour, arrivent les lumières artificielles dans la ville, et la fête des lumières de Tampere. Les rues se sont parées de guirlandes, il y a des illustrations tirées des Moomins qui sont projetées sur les immeubles et des fontaines sont installées dans le lac, quand il fait nuit elles sont éclairées et montent et descendent au rythme d’une musique. Comme les grandes eaux de Versailles, en plus petit.
Autant le ciel gris et bas peut-il être oppressant, autant la nuit et les éclairages chauds sont enveloppants.
Photo floue prise à 13h30 samedi16h23, coucher de soleil (ou plutôt coucher du jour parce que le soleil ne nous honore plus beaucoup)
Les journées sont de plus en plus courtes, ce qui ne veut pas dire qu’il y a moins de travail ou qu’on se couche plus tôt. La nuit ne nous empêche pas d’aller jouer dehors, on s’est équipé de réflecteurs en forme de Moomins et de harnais élastiques réfléchissants.
Le festival des lumières de la cuisine (la lampe de luminothérapie était un excellent cadeau de départ, merci ❤️)