Auteur/autrice : Clémentine Paré

  • J72 Retour à Tampere

    Dernier jour à Helsinki, il pleut, il fait 12°C. On retourne au musée Ateneum voir une autre exposition des oeuvres de la collection, les enfants ne sont pas hyper motivés et Solal est constamment fâché. Il visite le musée en rampant sur les fesses, puis se ravise dans la salle où il y a des écrans pour naviguer dans la collection virtuelle. Les gars dessinent leur portrait dans le studio, puis nous partons vers la fête annuelle du hareng, sur le port. Ça aurait pu être une bonne idée si il avait fait sec, mais face aux barnums remplis de gens qui mangent, on s’est dit que c’était plus sérieux d’aller manger au café du Designmuseo (bar à salade, soupe et sandwich avec café à volonté, imbattable !). Donc les enfants ont rejoué à « Robocop le bucheron » et à « oiseaux fâchés ». Puis c’était déjà le moment de prendre le train pour retourner à Tampere!

    Tove Jansson, Autoportrait, 1942
    La fête du hareng à Kauppatori
    Le ministère de la défense
    Dans la ville il y a plein de kiosques, qui en été vendent des boissons et des glaces.
    Enfants contents, finalement 😝
  • J71 Musées et amusements

    La fin de semaine a continué sur sa lancée culturelle. Nous sommes descendus de notre chambre chaque jour un peu plus tard pour le petit déjeuner, allant même jusqu’à retarder le déjeuner à 13h (alors que c’est plutôt presque l’heure du goûter si vous avez suivi).

    Maxime nous a emmené voir deux bâtiments de l’Université Aalto, conçue par Alvar, Aino et Elissa Aalto (sa première et sa deuxième femme). Lumière, lignes, couleurs, même le mobilier et les luminaires sont imaginés avec le bâti.

    Nous avons ensuite visité le musée Ateneum qui conserve la plus grande collection d’art classique de Finlande, et qui présentait une exposition consacrée aux liens qu’entretenaient Akseli Gallen-Kallela et les artistes de la Sécession Viennoise.

    Akseli Gallen-Kallela, Kevät (Printemps), 1906.
    Akseli Gallen-Kallela, Sammon puolustus (La Défense de Sampo), 1896

    Gallen-Kallela, c’est la star des peintres Finlandais. Ses oeuvres représentent parfaitement la lumière particulière de la Finlande, et ses paysages. Les peintures de la légende du Kalevala (comme ci-dessus) sont quand à elles assez proches d’un dessin de bande dessinée, même si elles datent de la fin de 19e siècle. Il y avait aussi une reproduction grandeur nature de la Fresque de Beethoven peinte par Klimt en 1902 (ci-dessous) et conservée au palais de la Sécession à Vienne, avec la symphonie qui va avec. Les enfants ont plutôt bien suivi, malgré le monde et l’absence de bingo artistique qui aurait un peu guidé leur regard (snif). Heureusement, il y avait des gros monstres, et des nénés pour rigoler.

    Devant le Designmuseo

    On a aussi visité le musée du design, où les enfants ont joué à Angry Birds, puisque le jeu vidéo est originaire de Finlande. Solal a beaucoup aimé manipuler les joysticks de commande des engins qui coupent les arbres et enlèvent l’écorce des troncs en même temps. On y a appris que les premiers ciseaux Fiskars (ceux qui sont oranges et qu’on trouve n’importe où) ont été conçus avec un prototype en bois, et qu’ils sont oranges parce que c’est la couleur qui restait du produit précédent.

    Moules et vases (à ne pas confondre avec moules et vase pour les Bretons)

    On a aussi vu deux moules qui ont servi à fabriquer le Vase Aalto (ou Vase Savoy). Aujourd’hui on dit que c’est un vase, mais à l’origine Alvar Aalto a imaginé un objet qui n’aurait pas d’usage défini, à partir d’un moule en bois, et auquel il a d’abord donné le titre de « Pantalon en cuir de femme esquimaude » . C’est quand même un des objets en verre les plus connus au monde et qui continue d’être soufflé à l’usine Littala (à quelques kilomètres de Tampere).

    C’était une visite intéressante, avec en plus, une station de construction en lego qui a fait le bonheur des enfants (et le tabouret qui a un trou au milieu, je vous laisse deviner pourquoi…).

    Et puis entre toutes ces visites (pas toutes le même jour, l’organisation étant une visite/une promenade/une aire de jeu par jour), on s’est baladés. On a gravi la colline de l’observatoire derrière le musée du design et marché dans Huvilakatu, la carte postale d’Helsinki avec ses maisons colorées. Sincèrement, la ville est déjà tellement riche en couleurs, en détails et en architecture, que la rue m’a paru être anecdotique.

    Le ciel est bas aujourd’hui
    Doit-on y voir le présage des mois à venir ?
    Certainement 😁
    Porte à chiens
    Huvilakatu

    À part ça, on a mangé des frites et des falafels de chez Fafa’s trois fois, on est fous du Fafa (cf. la chanson éponyme). Et on a peut-être pris quelques kilos pour l’hiver, heureusement que la saison des soupes est lancée, pour le plus grand bonheur des enfants (hahaha).

  • J69 Kiasma, Suomenlinna et Senaatintori

    De l’art contemporain pour commencer la journée, il n’y a que ça de vrai! Au musée Kiasma, l’exposition collait parfaitement au fait que Solal est récemment revenu de l’école très fier de nous dire qu’il avait joué à « peli, papeli, sakset », pierre, feuille, ciseaux. Achille a bien  tenté de lui dire que c’était « peli, papeRi, sakset » mais il restait persuadé que sa version était la bonne, ce qui est dur à vérifier car pour l’instant il a du mal à rouler les « r ». Verdict, le titre de l’exposition nous a appris que c’était « kivi, paperi, sakset ».

    Devant l’oeuvre de Jacob Dahlgren, The Wonderful World of Abstraction, 2009.
    Et dedans 🙃
    Une grosse allumette de Claes Oldenburg

    Une belle expo sur la variété des matériaux utilisés par les artistes, qui a bien plu aux enfants malgré l’absence d’outils médiation en libre service (même pas un petit bingo à remplir, quelle tristesse). Heureusement que j’étais parée à dégainer mes talents d’ex-médiatrice en art contemporain. Coup de coeur quand même pour la salle où on peut toucher différents matériaux.

    L’après-midi, nous avons pris le bateau-bus pour la forteresse de Suomenlinna, située sur île.

    Une fois avoir fait le plein de silence, d’air iodé et de morceaux de verre dépolis, nous avons retrouvé Maxime sur la place du Sénat (Senaatintori). Une chose est sûre, je ne suis pas guide de voyage, au monsieur Norvégien qui m’a demandé ce qu’était ce gros bâtiment blanc, j’ai répondu très sûre de moi « le sénat » (parce qu’on est place du Sénat quand même). Sauf que c’est la cathédrale.

  • J68 Oodi et Kaisaniemi

    Mercredi 1er octobre, nous avons:

    – découvert avec plaisir la place Lasipalatsi avec les dômes du musée Amos Rex, transformée par l’artiste et designer Yinka Ilori. Pas de trous de pantalon à déplorer malgré les nombreuses glissades sur le béton.

    – visité le salon FrancoPro à la médiathèque Oodi où Achille a confirmé son projet d’aller à l’INSA même s’il hésite encore avec l’INSA Toulouse. Le soft power paternel a bien fonctionné. Nous avons également profité du dernier étage de la médiathèque consacré aux enfants, avec une salle pour les petits dont toute l’installation ressemblait aux ateliers d’éveil du RPE à Cesson, je me suis sentie comme à la maison, et Solal aussi.

    – été émerveillés par la beauté des serres du jardin botanique Kaisaniemi et ses oies bernaches qu’on ne peut pas berner (selon Achille).

    – retrouvé professeur Maxime pour un peu de playground post travail, avant de filer manger une saucisse grillée au Renata Café.

  • J67 Helsinki

    Mardi 30 septembre, nous avons pris le train pour Helsinki, où nous allons passer le reste de la semaine. Maxime devait s’y rendre pour le salon FrancoPro et plusieurs rencontres bilatérales avec les universités LUT et Aalto. Et les enfants, me direz-vous vous ? Ils manquent l’école, une fois n’est pas coutume. D’ailleurs, on peut demander des autorisations d’absence pour diverses raisons, et « vacances » en fait partie, notamment je pense, pour prendre en compte les besoins de certaines familles. Et si c’est trop souvent, l’équipe enseignante prend rendez-vous pour en discuter des problèmes liés à l’absentéisme.

    D’abord, le train. Une petite centaine d’euros aller pour nous quatre, avec un compartiment famille rien que pour nous, dans le wagon qui dispose d’une aire de jeu pour les enfants. Ça ne manquait pas non plus d’interrupteurs, Solal, qui en est passionné en ce moment, les a tous essayés.

    Une fois arrivés, Maxime a filé très vite à son premier rendez-vous. Nous nous sommes donc retrouvés Achille, Solal et moi, direction l’hôtel Anna, en plein coeur de la ville, pour poser la valise.

    Sachant que j’allais être seule avec mes zouailles, j’ai préparé un méga planning de nos journées, allant même jusqu’à noter où manger le midi et au goûter. Car quand on a faim, c’est déjà trop tard. Et puis j’aime beaucoup pouvoir tout changer à la dernière minute aussi. C’est ce qui s’est passé l’après-midi où, déçus de ne pouvoir entrer à Temppeliaukio (la célèbre église enterrée) pour écouter du piano, nous sommes allés au muséum d’histoire naturelle où nous devions aller le lendemain.

    Au-dessus de l’église

    De notre avis à tous les trois, c’est un incontournable ! L’architecture est grandiose et les collections superbement mises en scène. Pour ne rien gâcher, il y a des vrais os à manipuler, des puzzles géants de squelettes à reconstituer, des fourrures à caresser, etc, et le clou de la visite qui a fait tenir largement les 2h dans le musée, une grille de bingo à remplir.

    Une fois que j’ai eu enfin réussi à ouvrir le casier à code de Solal après environs 12000 essais et 12000 blocages de la serrures, direction le parc de Sibelius, pour se dégourdir les jambes. Les enfants ont bien joué, j’ai eu froid, j’ai quand même attendu qu’ils ramènent tous les seaux qu’ils avaient transportés à l’opposé du bac à sable, avant de partir au Regatta Café qui se trouve au bord de la mer, tout près.

    Franchement c’était génial ! Pendant que Maxime serrait la main de l’Ambassadrice de France Raja Rabia, nous on grillait des saucisses au bord de la Baltique. Parce que ce petit café, ouvert tous les jours de l’année jusqu’à 21h, propose entre autres, des saucisses et des chamallows à griller au-dessus des flammes (quand on ne sait pas comment s’y prendre et qu’on fait brûler sa saucisse) et des braises (quand un monsieur nous explique comment poser la tige sur le rebord du barbecue et attendre que la saucisse se fende en un auguste « pof » de fin de cuisson).

    Nous sommes repartis avec des étoiles dans les yeux, tellement qu’après avoir marché les 15 minutes jusqu’au bus et fait quelques arrêts, on s’est rendu compte qu’on avait oublié le sac d’Achille avec le guide de la bibliothèque dedans et tous ses trésors. L’histoire se fini bien, car nous sommes vaillamment retournés le chercher, qu’on l’a retrouvé, et que ça nous a permis de nous promener dans la nuit. Et de me rendre compte que quand on est piéton de nuit, on ne nous voit pas beaucoup, ce qui explique les nombreux réflecteurs en vente. Logique.

  • J65 Koukkujärvi

    Järvi = lac
    Après un samedi matin emplettes de vêtements chauds pour Solal qui passe beaucoup de temps dehors et un après-midi piscine où on a retrouvé plein d’enfants de l’école et leurs parents, et bien c’était déjà le dernier dimanche du mois de septembre. Juste un mot sur la piscine: ça nécessite d’être à l’aise avec son corps, car arrive un moment où on se retrouve tous (enfin tous, filles et garçons chacun de leur côté) tous nus dans les douches. On peut aussi y croiser la prof de musique d’Achille, par exemple.

    Bref, c’était dimanche, et on est allés se promener autour d’un lac. Original me direz-vous, d’ailleurs original sans le deuxième « i » ça fait « orignal », qui comme chacun sait est le nom de l’élan au Canada, mais ce lac là était assez petit pour qu’on puisse en faire le tour. C’était beau et paisible, avec des chemins de planches pour éviter de s’enfoncer dans la mousse gorgée d’eau. Je le sais parce qu’un enfant que je ne nommerai pas est sorti du chemin et s’est retrouvé avec des chaussures qui ont fait splouch splouch sur toute la fin de la promenade.

    Cette photo n’illustre pas le fait qu’ici aussi les graffitis mal placés existent, mais l’élan que l’on n’a pas encore rencontré.
    Mur de skis à la fin de la promenade et enfant avec chaussures sèches.

    Du coup l’enfant aux chaussures mouillées a mis ses bottes de pluie pour aller visiter le musée d’art Hiekka l’après-midi. Nous avons apprécié flâner dans l’hôtel particulier ayant appartenu à Kuusta Hiekka, orfèvre renommé et homme politique du 19e, qui a fait don de sa collection, composée de peintures, sculptures, meubles et objets précieux.


    Bon c’est vrai, je fais un peu la maligne, on ne flâne pas vraiment avec deux enfants et des porcelaines de Sèvres posées sur le rebord des fenêtres. Mais c’était quand même une belle visite. Et une belle journée !

    Photo de fin de journée contractuelle
  • J57 Hämeenlinna

    Samedi 20 septembre, pluvieux puis ensoleillo-nuageux, météo qui n’est pour l’instant pas très dépaysante par rapport à celle de la Bretagne.

    Ce matin nous avons acheté notre museokortti, carte annuelle d’entrée dans les musées. Nous sommes allés à Hämeenlinna, à 50 minutes de Tampere. Nous avons visité le château d’Häme (linna = château) construit au 13e siècle, pour protéger la frontière entre la Suède et la Russie mais qui n’a vite plus eu ce rôle car les frontières ont été repoussées avant qu’il ait été fini.

    Les enfants étaient très motivés par cette visite et n’ont pas boudé leur plaisir à parcourir le dédale de couloirs étroits, de salles royales, en riant des latrines privées et en s’étonnant du puits profond dans lequel brillaient des pièces de monnaie jetées par des touristes en mal de vœux.

    Après cette belle visite, nous avions envie de nature, nous nous sommes mis en route vers le parc forestier d’Aulenko, situé sur la rive en face du château. Il y avait là-bas une tour de 37 mètres de haut, que nous avions envie de gravir pour admirer le paysage qui a inspiré à Jean Sibelius son poème symphonique Finlandia.

    Il y a des gens avec des gilets oranges qui balisent le bord de la route, on se dit que c’est la chasse, puis que ce doit être le contrôle du parking, mais non, c’est juste une course qui a lieu dans la forêt. Au détour d’un virage, surgit un pavillon gothique en bois peint en jaune et beige, qui fait face à un étang où se reflètent les arbres et le ciel. Le Pavillon de la vallée des roses (Ruusulaakson paviljonki) a été construit à cet endroit à la fin du 19e siècle, en même temps qu’une roseraie a été plantée. Les rosiers n’ont pas poussé, mais le pavillon romantique est resté.

    Charmés par cette surprise, nous avons garé la voiture et fini à pieds le chemin jusqu’à la tour. Ce qui nous a permis d’apprécier à sa juste valeur la forêt de Sibelius. Le compositeur natif d’Hämeenlinna, avait pour habitude de se promener dans cette forêt où cohabitent des essences d’arbres aux feuilles caduques et des résineux. Le sol est couvert de troncs en décomposition sur lesquels poussent des champignons et des lichens, ainsi que d’un tapis de mousse parsemé de buissons de myrtilles, de feuilles de lierre et de trèfles. La forêt sent bon l’humus, la sève et les champignons.

    La vue du haut de la tour est magnifique, nous n’avions jamais vu de forêt à ce point gigantesque, il y a des arbres à perte de vue, jusqu’à l’horizon.

    Heureux et affamés, la journée s’est achevée par un dîner gastronomique chez Ikea, trop la flemme de cuisiner, et ça a fini de ravir les enfants de ce super samedi « plus belle journée de ma vie », comme le qualifie Achille.