Auteur/autrice : Clémentine Paré

  • J20-21 Le camping

    Aïe aïe aïe ça y est le décompte des jours n’est plus régulier et continu, les bonnes résolutions d’articles quotidiens sont déjà loin…

    Le week-end dernier, à Tampere, c’était le Blockfest, un gros festival de rap. Les logements restant étant hors de prix, nous avions pris l’option camping pour vendredi et samedi, puis hôtel avec piscine à Nokia (proche de Tampere) pour dimanche soir. Vendredi 15, après avoir récupéré Achille à l’école, et retrouvé casquette et chapeau au parc où ils avaient été oubliés, nous avons donc pris la route vers le camping de Toivolansaari, à Ikaalinen.

    À l’arrivée nous prenons possession de notre cabane, faisons les lits et constatons l’absence de couverts et assiettes. On a un couteau. Ce sera roots.

    Nous sommes sur une presqu’ïle, entourés d’eau et d’arbres. Le lac est à 20 mètres, l’aire de jeux à 2 mètres et le bar à 10. Je casse le suspense tout de suite, oui, nous étions aux premières loges pour l’ambiance « Boris et l’élection de miss camping » de la soirée. Les tubes finlandais se sont enchaînés, accompagnés par ceux qui ont poussé la chansonnette comme on le ferait sur « Les démons de minuit ».

    Le samedi matin, on ne déroge pas aux traditionnelles crêpes, faites pour l’occasion sur les plaques chauffantes de la cuisine collective. Cela demande de s’adapter à chaque fois à la capacité de chauffage de l’outil. Maxime est passé maître dans le domptage / réglage permettant – presque ‒ d’éviter la catastrophe de la première crêpe brûlée. Dans la cuisine, il y a un monsieur Letton. Il travaille pour une grosse entreprise possédant un brevet pour faire des chapes de betton de 12 cm d’épaisseur, à destination des entrepôts commerciaux. Il nous dit combien il aimerait arrêter de voyager pour le travail, que ce qui est important pour lui est d’être avec sa famille, et qu’il a l’impression d’être un lapin qui doit courir tout le temps. Maxime lui offre une crêpe pour accompagner son café.

    Il se met à pleuvoir, les enfants partent jouer dehors. La pluie, jusqu’à maintenant, est assez particulière; c’est comme si les nuages s’essoraient d’un seul coup pour ensuite se reposer, avant de recommencer quelques minutes plus tard.

    Matinée dans la caban, avant d’aller manger au Ravintola Sofia à Ikaalinen, qui se trouve être le restaurant de la maison de retraite. C’est comme une cantine, on paie 36€ pour quatre (comme dans tous les buffets où nous sommes allés depuis notre arrivée), et on se ressert autant de fois qu’on veux. Ce midi c’est poisson ou bœuf en sauce, avec de la purée et des légumes, des crudités en entrée et de la compote en dessert. Ainsi que le café filtre habituel, l’espresso étant rare ici, pour finir le repas.

    Après le déjeuner, nous avons fait le tour de la presqu’île. Maxime a sorti sa grosse parka et son bonnet, je me demande bien ce qu’il va porter quand il fera -25°C.

    La forêt en cette saison est un vivier de baies et de fleurs. Nous avons croisé des framboises, des airelles, des groseilles, de la balsamine géante. Les températures ont radicalement baissé, il fait 11 degrés,

  • Miscellanées #1

    Tous les jours après l’école, Achille joue aux fléchettes dans le jardin à côté.

    Il y a des robots qui font des livraisons et qui attendent pour traverser la rue. En plus certains enfants parlent avec leurs parents à travers leur montre connectée.

    Dans les parcs, il n’y a pas d’âge d’utilisation indiqué. Il y a un panneau qui donne pour consigne de ne pas aider un enfant à monter sur les jeux, car celui-ci y parviendra dès qu’il en aura la capacité.

    Les conducteurs sont très respectueux du code de la route et s’arrêtent dès qu’un piéton ou qu’un vélo approche à 2 ou 3 mètres d’un passage piéton. Sans rire, alors que je pense être une conductrice prudente, j’ai vraiment eu l’impression d’être une chauffarde les premiers jours.

    Au centre commercial, il y a un espace nurserie, pour les bébés et les jeunes enfant. C’est calme, on y trouve tout ce qu’il faut pour changer son bébé, pour réchauffer un plat et il y a des tentes pour allaiter.

  • J15 La loose.

    Pour être tout à fait transparents, cette semaine a vu une phase baisse de moral se généraliser à l’ensemble de la troupe, pas  longtemps, mais suffisamment pour le souligner.

    Achille a connu sa première déconvenue à l’école avec une maîtresse qui l’a grondé en finnois car elle pensait qu’il faisait exprès de ne pas lui répondre. Ses deux maîtresses sont venues à son secours et il a reçu des excuses, mais il était tout bouleversé. Solal fait de grosses colères quant à lui, il ne comprend pas très bien où on va aller après le air bnb. Compliqué pour un petit de 4 ans de comprendre qu’on va habiter dans un autre appartement mais qu’on reviendra à Cesson, et qu’on fait nos sacs pour aller ce week-end au camping puis à l’hôtel en attendant de déménager…

    Quant à nous, après avoir trouvé l’appartement et obtenu un rendez-vous à la banque on pensait être plutôt bien partis. Mais c’était sans compter la fameuse authentification forte nécessaire pour toutes les démarches d’assurance, de contrat d’électricité, de téléphone, d’accès à l’espace numerique de l’université, de gestion du planning de la paiväkoti de Solal, pour l’inscription au judo, acheter des meubles et des vélos d’occasion, etc.

    Maxime s’est donc rendu à la banque. La banquière ouvre le compte mais lui dit que ce n’est pas possible de faire la démarche pour l’authentification, car il faut une carte d’identité finlandaise. Après avoir insisté et demandé aux supérieurs, finalement, c’est bon. Mais les papiers seront envoyés sous 2 semaines par courrier, à l’adresse du air bnb, qu’on quitte 3 jours après. Aucun moyen de les envoyer autre part, car c’est l’adresse déclarée qui fait foi. Le lendemain matin Maxime retourne au DVV pour changer l’adresse, il remplit consciencieusement un formulaire en finnois pour le changement d’adresse pour finalement se rendre compte qu’il existe également en anglais.

    Ça avance, on aura donc notre authentification forte normalement d’ici 2 semaines. En attendant on ne peut ni assurer le logement, ni ouvrir de contrat d’électricité. Il faut faire avec.

    Et puis dans les rues il n’y a pas de chats. On en a vu un seul en laisse et d’autres dans un bar à chats. Et ça mes amis, c’est terrible.

  • J14 Visite du centre ville

    Des bâtiments en briques, des peintures murales, des cheminées, un bout du championnat d’Europe d’athlétisme, de l’eau et du soleil.

    Et où on constate qu’on habitera à 10 minutes à pieds.

  • J13 L’anniversaire de Moomin

    Samedi 9 août, c’était l’anniversaire de Moomin. Plus précisément, cela fait 80 ans que Tove Janssons a publié son premier livre racontant les aventures de Moomin le troll. Nous sommes allés aux festivités organisées pour l’occasion par le seul musée au monde qui présente le monde de Moomin et des dessins originaux: Muumimuseo. D’abord, une petite cérémonie avec une chorale d’enfants qui chante « Hy-vää syn-ty-mä-päi-vää Muumi ». La petite sculpture en bronze de Moomin est décorée d’une couronne de fleur. C’est émouvant d’être là.

    Puis, en fond sonore de notre pique nique, l’orchestre philharmonique de Tampere a fait ses réglages pour le concert en plein air du soir. La glace avait un goût particulier face aux airs chantés par la soprano Anu Tomsi, chanteuse d’opéra finlandaise mondialement renommée. Ça hérisse le poil même si ça ne dure que quelques minutes!

    Dans le hall du musée on est un peu perdu, mais on fini par trouver l’entrée. En réalité ce n’est pas si compliqué, mais c’est l’heure de la sieste que diable, et on charbonne depuis un mois pour être un minimum confortable ici.

    La scénographie du musée est pensée pour les enfants, dans la pénombre avec un éclairage parfait, il y a des vitrines dans lesquelles sont représentées des scènes tirées des histoires avec des figurines. Il y a une reproduction du salon de la maison des Moomins, ainsi qu’une maquette géante et une comète faite de perles scintillantes.

    De nombreux détails sont cachés un peu partout, il y a des livres géants et des personnages en dessin animé projeté qui apparaissent de temps à autre sur les murs. Les dessins originaux à l’encre pour certains, à la gouache pour d’autres, sont bien mis en valeur, c’est ce que j’ai préféré. Tove Janssons semble emprunter son graphisme à la gravure, ses dessins sont fins et vibrants de vie.

    Un atelier est ouvert et permet aux enfants de faire du modelage en plastiline blanche. Solal coure partout, il y a aussi beaucoup d’écrans interactif pour accompagner les vitrines, trop je pense, il navigue de l’un à l’autre sans se soucier de ce qui se passe autour. Pas évident pour Maxime de le suivre. Achille quant à lui est émerveillé par tout ce qu’il voit.

    La journée se poursuit par le dîner pris à l’heure finlandaise, soit à 16h. Puis par le concert philharmonique, mais il y a tant de monde que c’est difficile d’apprécier vraiment la musique et les enfants qui préfèreraient aller au parc prennent leur rôle de trouble fête très au sérieux. Bref on fini par rentrer sur le Boléro de Ravel avec Solal en colère qui hurle à Maxime « mais arrête papa » et Achille dégoûté qu’on ait coupé court à la soirée.

  • J12 Fin de la première semaine

    Vendredi, Maxime visite un autre appartement pour s’assurer un plan B, mais la signature du bail doit se faire l’après-midi pour déménager le 18. Je pourrais aussi raconter comment je me suis perdue dans le parking du Prisma et comment j’ai traîné mes sacs de course lourds comme un poney à chaque étage en croisant les doigts pour que ce soit celui où j’ai garé la voiture. Mais je ne le fais pas.

    Nous allons récupérer Achille qui fini l’école à 13h15, puis moi et les enfants attendons la fin de la visite de l’autre appartement dans le parc de la friche artistique voisine de l’école. Les enfants montent dans une cabane, et si Solal en redescend sans problème, Achille lui, est paniqué. Je le dissuade de sauter, il fini par descendre par l’échelle, saute les derniers barreaux et se tord la cheville. Je me suis vue aller aux urgences. On ne pourra pas faire de rapport sur les urgences finlandaises aujourd’hui, il s’est relevé. 

    La journée se fini sur la victoire de la signature de l’appartement, et un gros coup de fatigue avec cette pression qui nous quitte.