Auteur/autrice : Clémentine Paré

  • J11 Cherche appartement

    En bons aventuriers, nous sommes partis en ayant réservé un air bnb pour 2 semaines, dans l’espoir de trouver un logement pour l’année sur place dans ce laps de temps.
    Avec le numéro national et l’inscription auprès de la ville, tous les feux sont au vert pour trouver un appartement. On intensifie les recherches sur Tori (le bon coin finlandais) dès mardi soir, en cherchant un appartement de préférence avec 2 chambres et proche des écoles.

    Le site est exclusivement écrit en finnois, le traducteur automatique du navigateur est donc activé mais pas tout à fait performant. Ce n’est pas grave, finalement je m’y fait, repère certains mots clefs et fais une traduction de la traduction quand elle est loufoque.

    Je trouve 3 apparts près de l’école, et Maxime se charge de contacter les agences. Sans authentification forte – sans compte en banque nous n’avons pas accès à l’équivalent du « France connect » finlandais – c’est difficile. Heureusement l’un des apparts est loué par un particulier, et le site est plus permissif. Après de nombreux essais d’authentification avec son passeport (essai 1 la photo est floue essai 2 enlevez vos lunettes essai 3 le site plante, etc.) Maxime décroche un rendez-vous pour visiter.

    Le propriétaire nous jette les clefs du 6e étage, on monte, on découvre  l’appartement. Les enfants s’installent dans le canapé et mettent leur casques en bons ados de presque 5 et 8 ans.
    L’appartement correspond en tous points à nos attentes, le monsieur nous propose même de nous laisser des meubles. Il y a même la clim, cela parait être un argument important, ce qui nous fait sourire étant donné les longs mois de froid qui sont censés venir. Il y a une buanderie, un sauna et un garage à vélos. Ça a l’air bien parti et on essaie de ne pas de réjouir tant que rien n’est signé.

    Après ça, on a tenté d’aller se baigner dans un lac. C’était froid.

  • J10 La rentrée

    Mercredi, c’était la rentrée à 9h15. Achille est parti la fleur au fusil, sans sac, parce que ses pauvres parents déjà submergés de démarches n’ont pas su comment vérifier quelles seraient les affaires attendues. Bonne nouvelle, en Finlande, tout est fourni. Mais il faut quand même le sac pour transporter les cahiers pour les devoirs.


    Nous sommes chaleureusement accueillis par le groupe des parents d’élèves de la classe, dont une des représentantes porte le même prénom que moi, ce qui a provoqué une situation déstabilisante lorsque j’ai tendu la main en disant: « Clémentine ». L’école est toute neuve, et accueille les élèves jusqu’au grade 2 pendant les travaux du bâtiment principal. Le quartier est très vert, on est au bord du lac, le soleil brille, les gens sont sympas: la situation est idyllique, on se sent chanceux d’être là.

    Avant d’entrer dans la classe, il faut passer par le vestiaire pour retirer ses chaussures et, on imagine, toutes les couches de vêtements des journées humides et froides à venir. Les 13 élèves de la classe d’Achille suivent la maîtresse dans la classe. Chaque enfant a son pupitre, avec son matériel rangé à l’intérieur. Un grand tableau numérique annonce « Ter-ve-tu-lo-a Kou-luun » et « Bienvenue à l’école ». C’est parti pour une année scolaire en classe bilingue finnois-français !

    « Alors c’était comment ? »

  • J9 DVV

    Nous avons passé quatre jours sous le signe administratif, les yeux rivés sur le téléphone ou l’ordi, à régler un tout un tas de formalités. Entre autres, mardi 5, rendez-vous DVV. J’ai décroché sur la signification du sigle et aussi sur le but du rendez-vous, mais c’est vraisemblablement pour s’inscrire auprès de la mairie. C’est un peu plus complexe que d’obtenir un numéro national. Une des pièces n’est pas recevable, mais n’empêche pas de certifier notre adresse actuelle, ce qui nous donne le sésame pour avoir un compte en banque. Compte en banque nécessaire pour ensuite pouvoir s’authentifier pour d’autres démarches en ligne. Avoir un rendez-vous n’est pas si facile, mais pas pire que de prendre rendez-vous chez le médecin en France, le délai est d’une semaine.

    Les enfants suivent sans problème ces rendez-vous, allongés par terre pour écouter leurs éternels mp3 remplis d’Ultra vomit (merci les copains :-D). Heureusement que c’est en français, car pourquoi mettre des vêtements sans tâches si c’est pour ensuite chanter « Ricard peinard » pendant la vérification des papiers par l’agent.

  • J8 Immigration

    La température correspond désormais à ce  à quoi on s’attendait: il fait 18°C et il pleut. Nous sommes partis à 5h30 de Tampere pour nous rendre à Vaasa. Nous avions rendez-vous avec Migri (l’office finlandais de l’immigration) pour être enregistrés et obtenir un numéro national. On a quand même légèrement stressé avant, Maxime a mis une chemise, j’ai mis une robe et les enfants étaient habillés avec des vêtements sans tâches. On a briefé Achille et Solal avant; le rendez-vous sera long et important, c’est pour pouvoir rester en Finlande.

    On arrive à Vaasa en avance , peut-être que ça y est on perd nos habitudes d’arriver tout juste à l’heure ? Les zones où on a le droit de se garer sont un peu floues pour nous, on a peur de se prendre une prune ou de finir à la fourrière avec notre plaque de touristes. Donc on se gare sur le parking du K market, limité à 2h, avec notre disque bleu Michelin en français.

    Dans la salle d’attente, Achille et Solal sont ravis de pouvoir se servir de l’eau à la fontaine à peu près 12 fois. Une voix s’élève soudain d’on ne sait où et nous appelle tous par nos trois noms de l’état civil. Le temps de dire les 12 prénoms et 6 noms, on a pu comprendre qu’il faut qu’on aille tous seuls en salle d’interrogatoire. En réalité l’accueil est gentil et on n’a même plus peur après quelques minutes.

    Après avoir lu tout le Pomme d’Api de Solal, collé des gomettes et fait des dessins qui se terminent évidemment par : « là c’est mon pipi qui descend » dit tout haut pour provoquer l’hilarité de son public préféré, Solal commence un peu à gigoter et Achille a du mal à se contenir. Heureusement c’est fini ! Et nous sortons, avec le suspense insoutenable de la réponse envoyée sur notre espace Enter Finland. Qui arrive quelques minutes après : Tervetuloa en Finlande !

    Ensuite on voulait voir Vaasa et nous baigner, mais l’orage a eu raison de nous, alors on est rentrés à Tampere. Il y faisait 27°C. On a quand même fait un semblant de tourisme au hasard, et sommes tombés sur une manufacture de linge de maison en lin à Jokipii et sur un pont un peu flippant (qui se balançait à notre passage).

    Avec nos PIK (personal identity code) obtenus après de longues heures de préparation de dossier (merci Alex et Guillaume!), nous pouvons désormais chercher un logement.

  • J7 Dans la forêt lointaine

    Nous sommes allés cueillir des myrtilles avec les copains, Ilona, Alex et Johannes, qui nous ont équipés de peignes à myrtilles. Ici on cueille normalement un seau de 10 litres en une ou deux heures. On a même trouvé de belles chanterelles !

    Après la récolte nous avons bu un café (une institution en Finlande!) et mangé des beignets couverts de sucre, avec vue sur le lac et la forêt à perte de vue. Les pompiers qui étaient garés là, nous ont ouvert les portes de leur camion pour montrer tout ce qui s’y trouvait.

  • J6 PAUSE

    Bien méritée! Mais faut-il vraiment mériter sa pause ? C’est peut-être une vue déformée par l’envie de voir les finlandais heureux, mais franchement, il semblerait que les gens ici soient plus tranquilles. Au parc, les parents regardent les enfants jouer, sont disponibles et les téléphones sortis sont très rares. À 18h30, dans les rayons du Prisma, il y avait un enfant de 3 ans à peu près, qui était très en colère. Ses parents étaient calmes, le câlinaient, lui parlaient gentiment. Là encore je ne sais pas si c’est que je suis particulièrement attentive à ce genre de situation ou si c’est comme ça que ça se passe le plus souvent. Personne ne m’a regardé avec des gros yeux parce qu’Achille était pieds nus au parc, les mains à mélanger la terre et l’eau pour faire du « café ». Ou parce qu’il remonte le toboggan à l’envers et que Solal grimpe sur le toit des maisonnettes. Remarquez, c’est peut-être parce que je ne comprend rien quand on me parle.

    Le Prisma donc, la grosse sortie du jour pour faire les courses. Les rayons pour habiller les enfants pour aller jouer dehors par tous les temps est incroyable: mitaines imperméables, combinaisons chaudes ou fines, chapeaux de pluie, il y en a pour tous les goûts. On trouve des lampes design, de la belle vaisselle, même les torchons sont trop beaux. Clémentine et Maxime au pays des Moomins (les bisounours finlandais) et qui ne font jamais les courses en supermarché (ou presque). Enfin les rayons du Carrefour de Cesson ont quand même moins d’allure.

    Côté finnois (terme pour désigner la langue, tout le reste est finlandais) : C’est assez fastidieux de tout traduire mais au moins on est à peu près sûrs d’éviter de prendre un pot de 500 grammes de confiture de pommes pour un pot de compote. Ceci dit, même si c’est déroutant de ne rien comprendre, c’est relativement reposant, et on a tous les quatre envie d’apprendre.

    Vue du terrain de jeux
    Photo qui n’a rien à voir mais qui illustre quand même les belles (et bonnes!) vadelmat achetées au marché
  • J5 Arrivée à Tampere

    La traversée de la Baltique vers le port de Naantali était très calme, et sans le roulis fidèle à la Manche, pas de mal de mer à déplorer.

    Les jeux sur le bateau ont fait le bonheur des enfants mais la nuit a été courte. On a perdu une heure comme au passage de l’heure d’hiver (ou d’été ?), et comme il est coutume de dire: « dans ce sens là, c’est dur ». Enfin les 2300km y sont peut-être aussi pour quelque chose.

    La route vers Tampere est toute droite, c’est terrible avec la fatigue. On se croirait un peu sur la méga ligne droite de la nationale entre Angers et Poitiers, mais sans les platanes et en beaucoup plus long.

    Premier petit dej en Finlande sur une aire de jeux, il est 9h et il fait chaud au soleil. Plus tard dans la journée, notre hôte air bnb nous fera découvrir que la canicule est là aussi.
    Il reste 1h30 de route avant l’arrivée, Solal et Achille sont toujours aussi calmes avec leurs casques sur les oreilles. Solal nous le rend bien une fois sorti de la voiture et dévoile des trésors d’énergie et de mauvaise fois qu’on ne lui connaissait pas.


    Le midi on mange dans un buffet coréen de centre commercial, plutôt bon et se révèle être le meilleur deal du voyage. C’est drôle de se retrouver là, alors qu’on évite les centres commerciaux d’habitude. Nous trouvons ensuite vite l’appartement, et attendons au parc qui se trouve juste en bas que ce soit l’heure d’y entrer. Première impression des rues traversées : des barres d’immeubles pas très charmantes partout, avec quelques jolis bâtiments qui émergent de temps en temps.