Des bâtiments en briques, des peintures murales, des cheminées, un bout du championnat d’Europe d’athlétisme, de l’eau et du soleil.
Et où on constate qu’on habitera à 10 minutes à pieds.





Des bâtiments en briques, des peintures murales, des cheminées, un bout du championnat d’Europe d’athlétisme, de l’eau et du soleil.
Et où on constate qu’on habitera à 10 minutes à pieds.





Samedi 9 août, c’était l’anniversaire de Moomin. Plus précisément, cela fait 80 ans que Tove Janssons a publié son premier livre racontant les aventures de Moomin le troll. Nous sommes allés aux festivités organisées pour l’occasion par le seul musée au monde qui présente le monde de Moomin et des dessins originaux: Muumimuseo. D’abord, une petite cérémonie avec une chorale d’enfants qui chante « Hy-vää syn-ty-mä-päi-vää Muumi ». La petite sculpture en bronze de Moomin est décorée d’une couronne de fleur. C’est émouvant d’être là.


Puis, en fond sonore de notre pique nique, l’orchestre philharmonique de Tampere a fait ses réglages pour le concert en plein air du soir. La glace avait un goût particulier face aux airs chantés par la soprano Anu Tomsi, chanteuse d’opéra finlandaise mondialement renommée. Ça hérisse le poil même si ça ne dure que quelques minutes!

Dans le hall du musée on est un peu perdu, mais on fini par trouver l’entrée. En réalité ce n’est pas si compliqué, mais c’est l’heure de la sieste que diable, et on charbonne depuis un mois pour être un minimum confortable ici.

La scénographie du musée est pensée pour les enfants, dans la pénombre avec un éclairage parfait, il y a des vitrines dans lesquelles sont représentées des scènes tirées des histoires avec des figurines. Il y a une reproduction du salon de la maison des Moomins, ainsi qu’une maquette géante et une comète faite de perles scintillantes.

De nombreux détails sont cachés un peu partout, il y a des livres géants et des personnages en dessin animé projeté qui apparaissent de temps à autre sur les murs. Les dessins originaux à l’encre pour certains, à la gouache pour d’autres, sont bien mis en valeur, c’est ce que j’ai préféré. Tove Janssons semble emprunter son graphisme à la gravure, ses dessins sont fins et vibrants de vie.

Un atelier est ouvert et permet aux enfants de faire du modelage en plastiline blanche. Solal coure partout, il y a aussi beaucoup d’écrans interactif pour accompagner les vitrines, trop je pense, il navigue de l’un à l’autre sans se soucier de ce qui se passe autour. Pas évident pour Maxime de le suivre. Achille quant à lui est émerveillé par tout ce qu’il voit.

La journée se poursuit par le dîner pris à l’heure finlandaise, soit à 16h. Puis par le concert philharmonique, mais il y a tant de monde que c’est difficile d’apprécier vraiment la musique et les enfants qui préfèreraient aller au parc prennent leur rôle de trouble fête très au sérieux. Bref on fini par rentrer sur le Boléro de Ravel avec Solal en colère qui hurle à Maxime « mais arrête papa » et Achille dégoûté qu’on ait coupé court à la soirée.
Vendredi, Maxime visite un autre appartement pour s’assurer un plan B, mais la signature du bail doit se faire l’après-midi pour déménager le 18. Je pourrais aussi raconter comment je me suis perdue dans le parking du Prisma et comment j’ai traîné mes sacs de course lourds comme un poney à chaque étage en croisant les doigts pour que ce soit celui où j’ai garé la voiture. Mais je ne le fais pas.

Nous allons récupérer Achille qui fini l’école à 13h15, puis moi et les enfants attendons la fin de la visite de l’autre appartement dans le parc de la friche artistique voisine de l’école. Les enfants montent dans une cabane, et si Solal en redescend sans problème, Achille lui, est paniqué. Je le dissuade de sauter, il fini par descendre par l’échelle, saute les derniers barreaux et se tord la cheville. Je me suis vue aller aux urgences. On ne pourra pas faire de rapport sur les urgences finlandaises aujourd’hui, il s’est relevé.

La journée se fini sur la victoire de la signature de l’appartement, et un gros coup de fatigue avec cette pression qui nous quitte.

En bons aventuriers, nous sommes partis en ayant réservé un air bnb pour 2 semaines, dans l’espoir de trouver un logement pour l’année sur place dans ce laps de temps.
Avec le numéro national et l’inscription auprès de la ville, tous les feux sont au vert pour trouver un appartement. On intensifie les recherches sur Tori (le bon coin finlandais) dès mardi soir, en cherchant un appartement de préférence avec 2 chambres et proche des écoles.

Le site est exclusivement écrit en finnois, le traducteur automatique du navigateur est donc activé mais pas tout à fait performant. Ce n’est pas grave, finalement je m’y fait, repère certains mots clefs et fais une traduction de la traduction quand elle est loufoque.

Je trouve 3 apparts près de l’école, et Maxime se charge de contacter les agences. Sans authentification forte – sans compte en banque nous n’avons pas accès à l’équivalent du « France connect » finlandais – c’est difficile. Heureusement l’un des apparts est loué par un particulier, et le site est plus permissif. Après de nombreux essais d’authentification avec son passeport (essai 1 la photo est floue essai 2 enlevez vos lunettes essai 3 le site plante, etc.) Maxime décroche un rendez-vous pour visiter.

Le propriétaire nous jette les clefs du 6e étage, on monte, on découvre l’appartement. Les enfants s’installent dans le canapé et mettent leur casques en bons ados de presque 5 et 8 ans.
L’appartement correspond en tous points à nos attentes, le monsieur nous propose même de nous laisser des meubles. Il y a même la clim, cela parait être un argument important, ce qui nous fait sourire étant donné les longs mois de froid qui sont censés venir. Il y a une buanderie, un sauna et un garage à vélos. Ça a l’air bien parti et on essaie de ne pas de réjouir tant que rien n’est signé.
Après ça, on a tenté d’aller se baigner dans un lac. C’était froid.



Mercredi, c’était la rentrée à 9h15. Achille est parti la fleur au fusil, sans sac, parce que ses pauvres parents déjà submergés de démarches n’ont pas su comment vérifier quelles seraient les affaires attendues. Bonne nouvelle, en Finlande, tout est fourni. Mais il faut quand même le sac pour transporter les cahiers pour les devoirs.


Nous sommes chaleureusement accueillis par le groupe des parents d’élèves de la classe, dont une des représentantes porte le même prénom que moi, ce qui a provoqué une situation déstabilisante lorsque j’ai tendu la main en disant: « Clémentine ». L’école est toute neuve, et accueille les élèves jusqu’au grade 2 pendant les travaux du bâtiment principal. Le quartier est très vert, on est au bord du lac, le soleil brille, les gens sont sympas: la situation est idyllique, on se sent chanceux d’être là.
Avant d’entrer dans la classe, il faut passer par le vestiaire pour retirer ses chaussures et, on imagine, toutes les couches de vêtements des journées humides et froides à venir. Les 13 élèves de la classe d’Achille suivent la maîtresse dans la classe. Chaque enfant a son pupitre, avec son matériel rangé à l’intérieur. Un grand tableau numérique annonce « Ter-ve-tu-lo-a Kou-luun » et « Bienvenue à l’école ». C’est parti pour une année scolaire en classe bilingue finnois-français !


Nous avons passé quatre jours sous le signe administratif, les yeux rivés sur le téléphone ou l’ordi, à régler un tout un tas de formalités. Entre autres, mardi 5, rendez-vous DVV. J’ai décroché sur la signification du sigle et aussi sur le but du rendez-vous, mais c’est vraisemblablement pour s’inscrire auprès de la mairie. C’est un peu plus complexe que d’obtenir un numéro national. Une des pièces n’est pas recevable, mais n’empêche pas de certifier notre adresse actuelle, ce qui nous donne le sésame pour avoir un compte en banque. Compte en banque nécessaire pour ensuite pouvoir s’authentifier pour d’autres démarches en ligne. Avoir un rendez-vous n’est pas si facile, mais pas pire que de prendre rendez-vous chez le médecin en France, le délai est d’une semaine.

Les enfants suivent sans problème ces rendez-vous, allongés par terre pour écouter leurs éternels mp3 remplis d’Ultra vomit (merci les copains :-D). Heureusement que c’est en français, car pourquoi mettre des vêtements sans tâches si c’est pour ensuite chanter « Ricard peinard » pendant la vérification des papiers par l’agent.
La température correspond désormais à ce à quoi on s’attendait: il fait 18°C et il pleut. Nous sommes partis à 5h30 de Tampere pour nous rendre à Vaasa. Nous avions rendez-vous avec Migri (l’office finlandais de l’immigration) pour être enregistrés et obtenir un numéro national. On a quand même légèrement stressé avant, Maxime a mis une chemise, j’ai mis une robe et les enfants étaient habillés avec des vêtements sans tâches. On a briefé Achille et Solal avant; le rendez-vous sera long et important, c’est pour pouvoir rester en Finlande.
On arrive à Vaasa en avance , peut-être que ça y est on perd nos habitudes d’arriver tout juste à l’heure ? Les zones où on a le droit de se garer sont un peu floues pour nous, on a peur de se prendre une prune ou de finir à la fourrière avec notre plaque de touristes. Donc on se gare sur le parking du K market, limité à 2h, avec notre disque bleu Michelin en français.
Dans la salle d’attente, Achille et Solal sont ravis de pouvoir se servir de l’eau à la fontaine à peu près 12 fois. Une voix s’élève soudain d’on ne sait où et nous appelle tous par nos trois noms de l’état civil. Le temps de dire les 12 prénoms et 6 noms, on a pu comprendre qu’il faut qu’on aille tous seuls en salle d’interrogatoire. En réalité l’accueil est gentil et on n’a même plus peur après quelques minutes.
Après avoir lu tout le Pomme d’Api de Solal, collé des gomettes et fait des dessins qui se terminent évidemment par : « là c’est mon pipi qui descend » dit tout haut pour provoquer l’hilarité de son public préféré, Solal commence un peu à gigoter et Achille a du mal à se contenir. Heureusement c’est fini ! Et nous sortons, avec le suspense insoutenable de la réponse envoyée sur notre espace Enter Finland. Qui arrive quelques minutes après : Tervetuloa en Finlande !


Ensuite on voulait voir Vaasa et nous baigner, mais l’orage a eu raison de nous, alors on est rentrés à Tampere. Il y faisait 27°C. On a quand même fait un semblant de tourisme au hasard, et sommes tombés sur une manufacture de linge de maison en lin à Jokipii et sur un pont un peu flippant (qui se balançait à notre passage).



Avec nos PIK (personal identity code) obtenus après de longues heures de préparation de dossier (merci Alex et Guillaume!), nous pouvons désormais chercher un logement.