Nous sommes allés cueillir des myrtilles avec les copains, Ilona, Alex et Johannes, qui nous ont équipés de peignes à myrtilles. Ici on cueille normalement un seau de 10 litres en une ou deux heures. On a même trouvé de belles chanterelles !
Après la récolte nous avons bu un café (une institution en Finlande!) et mangé des beignets couverts de sucre, avec vue sur le lac et la forêt à perte de vue. Les pompiers qui étaient garés là, nous ont ouvert les portes de leur camion pour montrer tout ce qui s’y trouvait.
Bien méritée! Mais faut-il vraiment mériter sa pause ? C’est peut-être une vue déformée par l’envie de voir les finlandais heureux, mais franchement, il semblerait que les gens ici soient plus tranquilles. Au parc, les parents regardent les enfants jouer, sont disponibles et les téléphones sortis sont très rares. À 18h30, dans les rayons du Prisma, il y avait un enfant de 3 ans à peu près, qui était très en colère. Ses parents étaient calmes, le câlinaient, lui parlaient gentiment. Là encore je ne sais pas si c’est que je suis particulièrement attentive à ce genre de situation ou si c’est comme ça que ça se passe le plus souvent. Personne ne m’a regardé avec des gros yeux parce qu’Achille était pieds nus au parc, les mains à mélanger la terre et l’eau pour faire du « café ». Ou parce qu’il remonte le toboggan à l’envers et que Solal grimpe sur le toit des maisonnettes. Remarquez, c’est peut-être parce que je ne comprend rien quand on me parle.
Le Prisma donc, la grosse sortie du jour pour faire les courses. Les rayons pour habiller les enfants pour aller jouer dehors par tous les temps est incroyable: mitaines imperméables, combinaisons chaudes ou fines, chapeaux de pluie, il y en a pour tous les goûts. On trouve des lampes design, de la belle vaisselle, même les torchons sont trop beaux. Clémentine et Maxime au pays des Moomins (les bisounours finlandais) et qui ne font jamais les courses en supermarché (ou presque). Enfin les rayons du Carrefour de Cesson ont quand même moins d’allure.
Côté finnois (terme pour désigner la langue, tout le reste est finlandais) : C’est assez fastidieux de tout traduire mais au moins on est à peu près sûrs d’éviter de prendre un pot de 500 grammes de confiture de pommes pour un pot de compote. Ceci dit, même si c’est déroutant de ne rien comprendre, c’est relativement reposant, et on a tous les quatre envie d’apprendre.
Vue du terrain de jeuxPhoto qui n’a rien à voir mais qui illustre quand même les belles (et bonnes!) vadelmat achetées au marché
La traversée de la Baltique vers le port de Naantali était très calme, et sans le roulis fidèle à la Manche, pas de mal de mer à déplorer.
Les jeux sur le bateau ont fait le bonheur des enfants mais la nuit a été courte. On a perdu une heure comme au passage de l’heure d’hiver (ou d’été ?), et comme il est coutume de dire: « dans ce sens là, c’est dur ». Enfin les 2300km y sont peut-être aussi pour quelque chose.
La route vers Tampere est toute droite, c’est terrible avec la fatigue. On se croirait un peu sur la méga ligne droite de la nationale entre Angers et Poitiers, mais sans les platanes et en beaucoup plus long.
Premier petit dej en Finlande sur une aire de jeux, il est 9h et il fait chaud au soleil. Plus tard dans la journée, notre hôte air bnb nous fera découvrir que la canicule est là aussi. Il reste 1h30 de route avant l’arrivée, Solal et Achille sont toujours aussi calmes avec leurs casques sur les oreilles. Solal nous le rend bien une fois sorti de la voiture et dévoile des trésors d’énergie et de mauvaise fois qu’on ne lui connaissait pas.
Le midi on mange dans un buffet coréen de centre commercial, plutôt bon et se révèle être le meilleur deal du voyage. C’est drôle de se retrouver là, alors qu’on évite les centres commerciaux d’habitude. Nous trouvons ensuite vite l’appartement, et attendons au parc qui se trouve juste en bas que ce soit l’heure d’y entrer. Première impression des rues traversées : des barres d’immeubles pas très charmantes partout, avec quelques jolis bâtiments qui émergent de temps en temps.
C’est reparti, direction Kappelskär, pour prendre le ferry qui nous amènera de la Suède à la Finlande. On traverse des forêts de sapins et de bouleaux qui s’étendent sur des centaines de kilomètres. Les villes ont des noms de meubles Ikea, et les ø, ö, ä, å qu’on commençait à croiser au Danemark sont maintenant bien présents. Heureusement Solal prend le volant de temps en temps, ça nous laisse le loisir de faire un petit somme.
Le ferry pour Turku part à 21h45, on est bien en avance, alors ce soir c’est dîner au bord de la Baltique avec du laxfilé s’il vous plaît.
Pour la petite histoire, lors de ma dernière virée à Ikea pour équiper les placards de la cuisine de poubelles ergonomiques pour nos locataire, j’ai demandé un laxfilé au serveur du restaurant (je précise que c’était écrit comme ça sur l’étiquette). Il m’a regardé d’un drôle d’air en me demandant de lui montrer ce que c’est parce qu’il ne parle pas suédois. Il faut croire que les cours de finnois sur duolingo sont efficaces. Ah mais non j’suis sotte, c’est suédois.
Aujourd’hui pause bienvenue à Copenhague. La fatigue accumulée après les 10 jours de préparation des bagages et de la maison, ainsi qu’avec l’émotion de quitter tous ceux qu’on aime, se fait sentir.
La journée commence avec des dessins animés en anglais et la question: « tu crois qu’on aura des films en français en Finlande? ». Cependant, voir Achille et Solal jouer au parc avec des enfants Danois et arriver à se comprendre à travers le jeu est tout à fait rassurant sur leur capacité à créer du lien.
Parmi le brunch à prix d’or en plein quartier touristique, les photos de carte postale des maisons colorées du port, la sculpture de la Petite Sirène, l’architecture éclectique, 1001 pattes dans le lit car-les-parents-sont-au-bout-du-roul’, l’aire de jeu près de l’hôtel remporte la palme du meilleur moment de la journée (on a eu chaud ça aurait pu être les dessins animés).
Il faut dire qu’elle rivalise avec les aires australiennes !
Le jour de la route la plus longue, plus de 900km, 13h avec les bouchons à Hambourg et les pauses, trois pays traversés.
La lumière est déjà différente, avec la légère brume du matin on se croirait dans une peinture de Vermeer. Le passage du pont est magnifique, la mer nous entoure, donnant l’impression de rouler dans le ciel.
L’arrivée à Copenhague est moins magique que celle d’Amsterdam (malgré les arcs en ciel). Le parking de l’hôtel ne s’ouvre pas et Clémentine manque de peu de cramer la boite de vitesse de la batmobile en faisant une marche arrière en côte. Ça sent le chaud, il n’y a plus de place dans le parking mais la chambre est confortable. Les enfants habitués au luxe après l’escapade Londonienne, s’attendent à avoir une piscine dans l’hôtel, mais la méga fenêtre fait l’affaire (ça va ils ne sont pas difficiles).
Après s’être inquiété de pouvoir ou non pénétrer dans la « milieuzone » (les Hollandais ont su garder leurs zones à faible émission), l’arrivée à Amsterdam est magique: la porte du parking souterrain s’ouvre automatiquement sur notre batmobile.
Nous mangeons une pizza près d’un parc parfait pour lâcher les enfants en mal de mouvement, puis faisons une petite promenade du soir à Amsterdam, parée des couleurs de la marche de l’amour.
L’hôtel est décoré comme une usine arty, le lavabo est de traviole et le sol colle un peu ainsi que les étagères en contreplaqué, ça doit être le revêtement qui a vieilli ; ou bien c’est l’esprit grunge du lieu qui va jusque là. Les lits sont confortables quant à eux et nous remettent sur pied pour la deuxième journée de route, vers Copenhague.